De nombreuses publications et études scientifiques très séreuses ont été analysées, résumées et vulgarisées par le Dr Alend Saadi afin d’illustrer les nombreuses facettes et implications de la problématique de la stigmatisation liée au poids qu’on appelle communément « grossophobie »
L’inefficacité et les conséquences inattendues des programmes de santé publique contre l’obésité.
L’inefficacité de certains programmes contre l’obésité peut être attribuée à plusieurs raisons principales :
- L’accent mis sur les approches individuelles en négligeant la complexité de l’obésité, et sans tenir compte des facteurs socio-environnementaux plus larges.
- Manque de politiques et de programmes socio-environnementaux à grande échelle : la mise en œuvre insuffisante de politiques et de programmes complets ciblant les facteurs environnementaux et sociétaux qui influencent la prévalence de l’obésité entrave l’efficacité des interventions de santé publique.
- Effets modestes des interventions au niveau de la population : malgré les efforts visant à changer les comportements et les pratiques liés à une alimentation saine et à l’activité physique.
- Accent inapproprié sur le poids plutôt que sur la santé
Non seulement inefficace, ils peuvent aussi parfois avoir des conséquences néfastes involontaires.
- Préjugés et stigmatisation liés au poids : les initiatives de santé publique axées uniquement sur le poids peuvent perpétuer des attitudes négatives et des stéréotypes à l’égard des personnes obèses, entraînant ainsi la stigmatisation, la discrimination et des problèmes de santé mentale.
- Préoccupation excessive liée au poids : Mettre l’accent sur le poids comme principal indicateur de santé peut entraîner une insatisfaction corporelle, des comportements alimentaires désordonnés et des pratiques de régime extrêmes, qui peuvent avoir des effets néfastes sur le bien-être des individus.
- Disparités en matière de santé : certaines politiques, telles que l’étiquetage des menus et les incitations fiscales, peuvent par inadvertance accroître les disparités en matière de santé en bénéficiant davantage aux individus issus de groupes à statut socio-économique plus élevé que d’autres.
Pour atténuer ces conséquences imprévues et améliorer l’efficacité des efforts de prévention de l’obésité, les stratégies de santé publique devraient :
- Éviter les messages simplistes : les campagnes de santé publique devraient s’éloigner des messages simplistes qui se concentrent uniquement sur la responsabilité individuelle en matière de poids et de santé, et plutôt adopter des approches plus nuancées et holistiques qui tiennent compte de la complexité de l’obésité.
- Mettre l’accent sur les résultats en matière de santé : le fait de passer du contrôle du poids aux résultats de santé globaux peut contribuer à réduire les préjugés et la stigmatisation liés au poids tout en promouvant des comportements et des attitudes positifs à l’égard de la santé.
- Aborder la complexité et les déterminants de la santé : cibler à la fois les déterminants de la santé au niveau individuel (facteurs comportementaux, psychologiques et liés au début de la vie) et au niveau du système (socio-environnemental) peut conduire à des stratégies de prévention de l’obésité plus complètes et plus durables.
En mettant en œuvre ces recommandations et en adoptant une approche plus inclusive et fondée sur des données probantes, les efforts de santé publique peuvent mieux relever les défis de l’obésité tout en minimisant les conséquences négatives involontaires.
Ximena Ramos Salas, Canadian Journal of Public Health, 2015.
Comment mener des campagnes de santé public sur le sujet de l’obésité ?
Cette étude a examiné la façon dont les gens perçoivent les messages sur l’obésité dans les campagnes de santé publique.
Les messages promouvant des comportements sains, comme la consommation de fruits et de légumes, ont été perçus positivement, tandis que ceux au contenu stigmatisant ont été mal notés.
L’étude conclue que les messages axés sur les comportements liés à la santé sont plus motivants pour le public que ceux axés sur le poids corporel. Elle souligne l’importance d’utiliser un langage non stigmatisant dans les campagnes liées à l’obésité afin d’encourager un changement de comportement sain.
Puhl, Peterson & Luedicke, International Journal of Obesity, 2012.
Comment mener des campagnes de santé, plus efficaces, pour lutter contre l’obésité?
Cet article explique comment les messages sur l’obésité peuvent influencer les perceptions du public et le soutien aux politiques. Il souligne l’importance de prendre en compte à la fois les comportements individuels et les facteurs sociaux dans la lutte contre l’obésité.
L’étude montre que mettre l’accent sur la responsabilité individuelle peut diminuer le soutien aux solutions politiques, tandis que les visuels et les messages axés sur les déterminants sociaux peuvent être plus efficaces.
C’est exactement ce que nous faisons avec cette campagne!
Young et al. Health Communication, 2015.
Quels types de messages de prévention porter ?
Cette étude a exploré l’impact de la diffusion d’annonces promouvant des habitudes saines, telles que l’exercice et une alimentation équilibrée, sur les pensées et les comportements des gens.
Les résultats ont indiqué que ces publicités ont le potentiel d’inciter les personnes à adopter des comportements physiquement plus actifs et à faire des choix alimentaires plus judicieux. Toutefois, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour une compréhension approfondie de l’impact global de ces publicités.
En résumé, ces résultats suggèrent que les messages positifs véhiculés par les publicités peuvent jouer un rôle dans la promotion de modes de vie plus sains.
Il vaut mieux choisir des messages positifs que négatifs pour la promotion de la santé et la prévention de l’obésité.
Horn & Jongenelis, Preventive Medicine Reports, 2022.
Les campagnes publicitaires peuvent avoir un impact positif et participer à la dé-stigmatisation.
Les campagnes publicitaires de marques comme Aerie et Dove ont un impact positif sur la façon dont les femmes se perçoivent. En montrant une diversité de corps et en promouvant l’acceptation de soi, ces campagnes aident les femmes à se sentir mieux dans leur peau, à être plus positives et à accepter les différentes formes et tailles de corps.
Ces campagnes ont réussi à captiver leur public en offrant des messages encourageants et en mettant en avant la diversité corporelle, ce qui peut contribuer à améliorer l’image corporelle des femmes et à lutter contre le poids stigma.
Selensky, East Carolina University, travail de thèse, 2019.
Le rôle des images dans les campagnes de lutte contre l’obésité :
Les images stéréotypées, décrivant les personnes obèses comme paresseuses, peu attrayantes et sans volonté, sont considérées comme les plus stigmatisantes. Ces images donnent le désir au public de garder une distance sociale avec eux. Ceci peut participe à l’isolement sociale.
D’un autre côté, les images non-stéréotypes, telles que celles montrant des personnes obèses adoptant des comportements positifs comme l’exercice, peuvent réduire la stigmatisation liée au poids et conduire à des attitudes plus positives.
De plus, il a été constaté que les images neutres, sans rapport avec la nourriture ou l’exercice, produisent le moins de stigmatisation liée au poids. L’utilisation d’images neutres dans les campagnes contre l’obésité peut contribuer à éviter d’activer des croyances stigmatisantes sur l’obésité et à promouvoir des perceptions plus positives des personnes vivant avec l’obésité.
Dans l’ensemble, le choix des images dans les campagnes joue un rôle crucial dans l’élaboration des attitudes à l’égard des personnes vivant avec l’obésité et peut soit renforcer la stigmatisation, soit contribuer à la réduire.
Bien choisir les images peut aider à motiver les gens à mener une vie plus saine sans que personne ne se sente mal à propos de leur poids.
Johnstone & Grant, Health Promot J Austral, 2019.
Dans la campagne « Dualité pesante : Regard sans Filtre » nous allons plus loin en utilisant l’art et les images artistiques afin de prendre de la hauteur.